Le présent travail a porté sur la réalisation de pièces en nitrure d'aluminium par frittage sous charge, sur la définition du mécanisme de densification, puis l'étude au comportement du matériau en environnement oxydant a haute température et sous contraintes mécaniques. Le nitrure d'aluminium a été fritté soit en l'absence d'ajout, soit en présence de magnésie, de chaux ou d'oxyde d'yttrium. L’étude de la cinétique de frittage a mis en évidence l'existence de deux mécanismes distincts en fonction de la pression. Aux pressions inférieures à 24 MPa. On observe un mécanisme de type Coble dû à la diffusion à travers les joints de grains. Pour des pressions plus élevées, le frittage est dû à la génération et aux mouvements de dislocations. Notre étude a mis également en évidence un seuil de pression à partir duquel le phénomène devient effectif ; Cette pression critique est proportionnelle au volume de la seconde phase, conformément au modèle d'Ashby qui prend en compte l'interaction entre les lignes de défauts et les particules de la seconde phase. Les pièces frittées avec ou sans ajout de densification sont peu sensibles à l'action de l'oxygène jusqu'à 1300°C. En l'absence d'ajout, l'oxydation semble régie par la diffusion de l'oxygène en court-circuit à travers la couche d'alumine formée, la réaction étant associée à une énergie d'activation de l'ordre de 65 KCal/Mole, jusqu'à 1500°C. Aux températures supérieures, la cristallisation de l'alumine entraîne une microporosité des revêtements et, par la même, un régime cinétique de réaction. [...] Les principales propriétés mécaniques du nitrure AlN ont été par ailleurs testées en vue d'éventuelles applications en tant que matériau à usage thermomécanique. Les performances du nitrure se rapprochent en fait de celles du carbure de silicium en ce qui concerne la résistance à la rupture ou aux chocs thermiques. Ces performances justifient l'intérêt que l'on doit porter à cette nouvelle classe de matériaux